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« Demain », le film qui donne envie d’y croire

« Demain », le film qui donne envie d’y croireComment un docu écolo a-t-il pu attirer 800 000 spectateurs au cinéma ? Décryptage de la recette de Cyril Dion et Mélanie Laurent ou les secrets d’un carton optimiste mais pas gnangnan.

« Merci d’avoir fait ça. D’habitude, l’écologie, tout le monde s’en fout. » Vendredi dernier, Cyril Dion, son césar du meilleur documentaire de l’année en main, campait en une phrase, devant une assemblée de robes froufroutantes et de nœuds papillons, un paradoxe qui défraye encore la chronique. Car plus personne n’ignore que le film Demain, que le porte-parole du mouvement Colibris a coréalisé avec l’actrice Mélanie Laurent, fait tout simplement un carton. 800 000 entrées en trois mois, des salles bondées – du multiplex au cinéma d’art et d’essai – qui applaudissent quand les lumières se rallument, la une de magazines pas du tout alter, le 20 Heures de chaînes on ne peut plus mainstream… Ce documentaire enthousiasmant d’une heure et demie, qui propose un tour du monde des alternatives agricoles, énergétiques, éducatives, monétaires et institutionnelles au modèle dominant, est sorti, poussé par une vague de sympathie populaire, de la niche « marginalité » à la case « branché ». Pas de miracle et encore moins d’illusions : la société française n’a pas muté, à l’aube de l’année 2016, vers une conscience environnementale et sociale suraigüe. Mais, là où tant d’autres s’y sont frottés, arrivant tout juste à conforter les convaincus, Demain réussit le tour de force de galvaniser des troupes bien plus nombreuses que le public habituel du documentaire écolo engagé. Voici quelques ingrédients de la recette.

Il faut dire qu’il est sorti au bon moment

L’ère post-COP21 est bien là. Mais pas seulement. « 2015 a été une année d’une extrême violence, où des certitudes se sont écroulées, où la désillusion a gagné du terrain, analyse Myriam Gast, responsable de la programmation du Festival international du film d’environnement. Ce contexte nous fragilise et questionne de manière inconsciente notre responsabilité individuelle. Il nous faut d’autres propositions de vie, le succès du film prouve qu’il rencontre son époque. » La réalisatrice Coline Serreau, avec son Solutions locales pour un désordre global, avait déjà tâté le terrain… mais en 2010. Presque trop en avance. Cyril Dion lui-même le reconnaît : « Il n’y a pas de recette miracle, on est arrivés au bon moment. Il y a une accélération de la prise de conscience écologique et un contexte très anxiogène qui exige qu’on redonne de l’espoir. »

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Sources : www.terraeco.net

Crédit photo : Anne-Sophie Novel